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Le 28 avril 2025 est à l’Espagne, Portugal, sud de la France est une date marquante dans les annales énergétiques. Il est curieux de constater, que plus de vingt ans après le blackout aux US en 2003, la préparation de la communication de crise pour un phénomène tant redouté par l’industrie énergétique ne se soit pas améliorée. Et ce, malgré des directives réglementaires connues.

Les moyens de communication se sont sophistiqués et les cyberattaques ont explosé, des éléments sur lesquels les communicants des fournisseurs énergétiques devraient s’appuyer pour se préparer à une crise. Dans ce dernier événement ibérique, la gestion de l’information est apparue tardive, désorganisée, et parfois inaudible.

Que s’est-il passé ? Et comment, à travers cette crise, peut-on mieux comprendre les failles — mais aussi les leviers — d’une communication de crise efficace ?


vue d’ensemble de la communication du blackout

Chronologie des faits

  • 12h33 CEST : perte de 15 GW sur le réseau européen suite à deux défaillances successives, soit 60 % de la demande espagnole.
  • Début des coupures massives en Espagne, au Portugal et dans le sud de la France.
  • Une partie du Groenland a été privée de tout moyen de communication. 
  • Les services internet au Maroc sont perturbées.
  • Environ 16h00 CEST : Red Eléctrica de España (REE) annonce un retour progressif à la normale dans un délai de 6 à 10 heures.
  • Minuit et demi : Le fournisseur de télécommunications groenlandais, Tusass, publie un communiqué informant le public que le contact a été perdu à leur connexion à Maspalomas, en Espagne.

Pendant ce temps, dans les grandes villes, les hôpitaux, les rues, les transports, les gens paniquaient. Que se passait-il ? Pourquoi ? Pendant combien de temps ?

Premières communications à propos du blackout

  • REE publie à 16h00 un message sur X (ex-Twitter) indiquant que les causes sont en cours d’analyse.
  • Iberdrola communique plus tard, via son président Ignacio Sánchez Galán, en rejetant la responsabilité sur REE et en affirmant que leurs moyens étaient prêts.
  • REN parle d’une phénomène atmosphérique rare.

Porte-paroles identifiés

4 personnes se sont exprimées.

  • Beatriz Corredor, présidente de REE, apparaît dans les jours suivants pour défendre sa gestion de crise.
  • Iberdrola prend la parole publiquement demandant des explications à REE, rejetant toute responsabilité.
  • Bruno Silva, confirme à l’AFP que REN n’était pas à l’origine de la déclaration attribuant la panne à un « phénomène atmosphérique rare ».
  • João Faria Conceição, membre du conseil d’administration de REN, a fourni des informations techniques sur l’incident.

Interviews et coordination

  • Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, critique le manque de transparence des opérateurs.
  • La ministre de l’Environnement appelle à ne pas blâmer les énergies renouvelables.
  • Pas d’interview d’urgence d’un responsable REE dans les premières heures.

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Manque flagrant de préparation

👉Ce qu’il faut savoir : la PDG de REE et son équipe de direction disposent normalement de téléphones satellites Iridium ou Inmarsat, indépendants du réseau GSM, qui permettent des communications vocales, des SMS chiffrés ou des messageries sécurisées sans réseau électrique local.

QUATRE FAILLES MAJEURES ressortent.

  1. Anticipation insuffisante
  2. Hiérarchisation absente et communication en pointillés
  3. Défaut de conformité aux réglementations en cas de blackout
  4. Confusion publique

1 – Anticipation insuffisante

  • Communication tardive avec une première communication 4 heures après le début du blackout.
  • Pas de coordination entre les différents acteurs (REE, REN et Iberdrola). Coordination technique, oui pour assurer la stabilité du réseau électrique ibérique. Mais au niveau communicationnel, si peu pour ne pas dire rien. A se demander s’il y avait une cellule de crise (ce dont nous sommes sûrs) et qu’elle s’accordait correctement avec tous les interlocuteurs concernés sur les messages à transmettre.
    A noter que les grandes entreprises électriques, dont Iberdrola, ont demandé à participer au comité de crise mis en place par le gouvernement espagnol pour enquêter sur la panne. Elles ont également sollicité un accès complet aux données détenues par REE pour comprendre les causes de l’incident… sans succès (​ElHuffPost)
  • Aucun message-type prévu pour les différents publics dans les pays concernés, sinon des informations claires auraient été diffusées rapidement aux différents publics concernés et à chaque étape de la crise.
  • Peu ou pas de canaux de communication redondants mis en place avec les différents interlocuteurs stratégiques ou critiques (transports publics par exemple) pour une large diffusion de messages sécurisés en cas de blackout (SMS, signal radio d’urgence, app push basse conso, téléphone satellite, etc.). Résultat : un flou de communication intense, long.
  • Pas de plateforme dédiée multilingue pour centraliser les informations à destination des populations touchées. Nous n’en avons trouvé AUCUNE. Elle aurait permis a posteriori d’offrir aux victimes du blackout des informations sur l’analyse de la situation en cours mais plus encore une liste de contacts selon les demandes, des éventuelles mesures d’indemnisations, etc. etc.
  • Aucune prévoyance des rumeurs possibles (cyberattaque ? Manque d’énergie nucléaire ? Problème avec les énergies renouvelables ?), sinon des messages préalables auraient été envoyés pour rassurer et montrer un contrôle de la situation, pas des démentis.

2 – Hiérarchisation absente & Communication en pointillés

Lorsqu’on dessert plusieurs pays, il est crucial de les hiérarchiser en fonction de leur criticité. Ici, le Portugal était la priorité absolue. La France venait en seconde position, suivie de très près par le Groenland, et enfin le Maroc.

Comme dit précédemment, REE entretient des relations opérationnelles avec RTE (France), REN (Portugal) et l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) au Maroc. Quant au Groenland, les opérations sont gérées directement à Maspalomas, dans les îles Canaries. Mais aucune coordination n’a été prévue sur le type de messages à adresser à tel public dans la langue du public, à chaque phase de la crise. Cette absence de coordination communicationnelle a contribué à des retards, des incohérences et une confusion totale dans la communication internationale pendant la crise.

Lors du blackout, les interconnexions opérationnelles ont été désactivées pour protéger les réseaux nationaux, qui ont fonctionné de manière autonome pendant les jours suivants le blackout (Wikipedia_ES). L’électricité a été progressivement restaurée grâce à ses propres capacités, notamment la centrale hydroélectrique de Castelo do Bode et la centrale à gaz naturel de Tapada do Outeiro ​(Wikipedia_EN). La communication publique a été très critiquée pour son manque de réactivité, de clarté et de coordination. Le gouvernement portugais a demandé des informations supplémentaires aux opérateurs du système électrique pour clarifier les causes du blackout (El País).

La France a vécu de brèves coupures mais significatives qui ont touché le Pays basque français pendant environ 20 minutes (Wikipédia). Le gestionnaire du réseau RTE a rapidement rétabli l’alimentation grâce à des mesures de sécurité. Là encore, les six lignes d’interconnexion avec l’Espagne ont été coupées (Wikipédia). Une fois la situation stabilisée localement, la France a progressivement réalimenté l’Espagne, atteignant jusqu’à 2 000 MW d’exportation (RTE). Les communications publiques, elles aussi, ont été critiquées pour leur manque de réactivité et de cohérence.​ A ce jour, aucun communiqué public de REE n’a été publié pour remercier le soutien français.


Groenland. Plusieurs communautés isolées telles que Qaanaaq, Ittoqqortoormiit et Tasiila ont perdu l’accès au réseau téléphonique, à internet, la télévision et la radio entre 18h30 et 00h36 (heure locale). Les services de télécommunications ont été rétablis dans la nuit du 28 au 29 avril, après que la connexion avec les équipements satellites ait été restaurée. (​Reuters). Tussas a indiqué qu’elle enquêtait pour déterminer si cette interruption était liée à la panne de courant majeure survenue en Espagne (TelecomTalk+2The Peninsula Newspaper+2AsiaOne+2). Ici, aucune coordination communicationnelle entre REE et Tussas.


Maroc. Le pays a échappé à l’effet domino du blackout grâce aux défenses automatisées de son système électrique. Au moment du blackout, le Maroc importait environ 778 MW d’électricité depuis l’Espagne. La déconnexion a permis de maintenir la stabilité du système électrique national (​Médias24). Cependant, la stabilité du réseau électrique, des perturbations ont été signalées dans les services numériques (accès à internet, transports aériens avec l’annulation d’une quarantaine de vols et des perturbations dans la livraison de bagages). ​Après avoir sécurisé son propre réseau, le Maroc a apporté son aide à l’Espagne en exportant jusqu’à 519 MW d’électricité, soit environ 11,5 % de sa capacité disponible, assistance cruciale pour la remise en service progressive du réseau électrique espagnol (​Le DeskMédias24).

Au niveau communication publique, les différents acteurs locaux ont agi isolément. Orange Maroc a été le seul fournisseur d’accès à Internet à informer ses clients des perturbations via un message sur Twitter (​TF1 INFO). A noter aucun communiqué public de ONEE😒 et bien sûr aucune coordination communicationnelle avec REE. A ce jour, aucun communiqué public de REE n’a été publié pour remercier le soutien marocain.

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Citoyens, entreprises, institutions, prestataires critiques, gouvernements (espagnols et étrangers).

Le gouvernement espagnol

REE, comme tous les opérateurs stratégique d’infrastructure critique, est relié à un réseau téléphonique d’urgence avec le cabinet du Premier Ministre (la Moncloa pour l’Espagne) qui fonctionne sur un système parallèle, avec des générateurs électrogènes indépendants.
Observations durant la crise : malgré ces protocoles, le président Pedro Sánchez a exprimé son mécontentement face au manque de transparence de REE. Il a convoqué une réunion d’urgence avec les dirigeants de REE et d’autres entreprises électriques pour exiger des explications et une collaboration immédiate (​El País)

Avec les ministères de Transports, Santé, Infrastructures, des canaux de communication sont établis entre REE et les ministères concernés pour coordonner les actions en cas de crise.​
Observations durant la crise : Les retards dans la communication ont entraîné des perturbations majeures, notamment dans les transports publics. ​


PRESTATAIRES CRITIQUES

Les hôpitaux ont activé leurs générateurs d’urgence pour assurer la continuité des soins. Cependant, ces systèmes ont leurs limites. En Espagne, plusieurs hôpitaux ont suspendu les interventions non urgentes, se concentrant sur les soins critiques. Au Portugal, les hôpitaux ont également eu recours à des générateurs pour maintenir leurs opérations (​Wikipédia).

Malgré ces mesures, des incidents tragiques ont été rapportés
  • En Espagne, une femme de 46 ans dépendante d’un appareil à oxygène est décédée à Alzira, Valence, en raison de l’interruption de l’alimentation électrique (​Wikipedia_EN)
  • Au Portugal, une femme de 77 ans est décédée après l’arrêt de son ventilateur mécanique
    (​Wikipedia_EN)
Côté chaîne de communication

Les hôpitaux publics (et les grands privés) disposent de réseaux redondants de communication interne (radio, téléphonie filaire, messagerie sécurisée locale). En revanche, ils n’ont aucune connexion satellite directe à REE. Toute la communication informationnelle se fait via :
– les centres d’urgence régionaux (Protección Civil / CCAA).
– des lignes prioritaires en cas d’activation du Plan Nacional de Emergencias
– le ministère de la Santé communique avec REE pour prioriser l’alimentation, raison probable pour laquelle aucune catastrophe n’a été relevée.

Une organisation, certes bien structurée, mais qui ralentit considérablement la communication.


Impact sur les banques et les services financiers
  • Distributeurs automatiques de billets (DAB) : La majorité des DAB sont tombés en panne dès que leurs batteries de secours se sont épuisées, rendant l’accès aux espèces difficile pour de nombreux usagers.​ Résultat, chute de 45 % des retraits par rapport aux régions non affectées telles que les Baléares, les Canaries, Ceuta et Melilla (El País)
  • Paiements électroniques : Les terminaux de paiement (dataphones) ont cessé de fonctionner, obligeant les commerçants à n’accepter que les paiements en espèces.​ Baisse de 54% du commerce électronique (​El País)
  • Services bancaires en ligne : Bien que la banque en ligne soit restée opérationnelle, son utilisation a été limitée en raison des coupures d’électricité et des interruptions des réseaux de télécommunications.​

Selon une étude de Caixabank Research et du ministère de l’Économie espagnol, l’impact économique direct est estimé à 400 millions d’euros, bien que les projections initiales prévoyaient des pertes supérieures à 1 milliard d’euros (El País)

Côté chaîne de communication

Les grandes banques (BBVA, Santander…) disposent de systèmes autonomes de continuité IT (serveurs, data centers). Certaines possèdent leur propre connectivité satellite d’urgence mais tournée vers leurs data centers et les autorités de régulation (BdE, BCE), pas directement vers REE.
La communication avec REE ou les opérateurs de réseau se fait via la Commission Nationale du Marché des Valeurs (CNMV) ou les protocoles intersectoriels de continuité d’activité.

🙋🏽Questions: quand les banques ont-elles contactées par REE ? Pourquoi les clients de la banque n’ont pas été tenus informés, comment et qui aurait dû s’en charger ?

📣 Réactions et mesures prises

  • Banques : Certaines institutions financières ont activé leurs plans de continuité d’activité, notamment en mobilisant des équipes d’urgence et en renforçant les canaux de communication avec les clients.​
  • Autorités financières : Les régulateurs ont surveillé de près la situation pour assurer la stabilité du système financier et ont envisagé des mesures pour renforcer la résilience des infrastructures critiques.

🤔MAIS AUCUNE COMMUNICATION PUBLIQUE n’a été identifiée de la part des banques espagnoles pour informer les clients sur la situation ou les mesures à prendre. Cette absence de communication a contribué à la panique parmi les clients, qui se sont précipités vers les DAB pour retirer de l’argent liquide. On connait la suite.​


Les transports publics en Espagne et au Portugal ont été gravement perturbés, mettant en lumière des failles dans la communication d’urgence entre les opérateurs d’infrastructures critiques et les autorités de transport.
Espagne : Tous les trains ont été arrêtés, affectant environ 35 000 passagers. Les lignes de métro ont dû être évacuées, et les feux de circulation ont cessé de fonctionner, provoquant des embouteillages et des accidents (Wikipédia).
Portugal : Le métro de Lisbonne, les trains et les feux de circulation ont été paralysés. Les réseaux mobiles ont également subi de graves limitations, entravant la communication.

Chaîne de communication officielle

Les opérateurs comme Renfe (train), Metro Madrid, EMT (bus) ont des centres de contrôle autonomes et parfois des lignes radio indépendantes mais pas de téléphone satellite vers REE.
En théorie, lors d’une telle crise, la communication devrait suivre cette chaîne :​
1 – REE (Red Eléctrica de España) informe le ministère des Transports via une ligne sécurisée.​
2 – Le ministère active le CECOR (Centre de Coordination Opérationnelle) ou le CNPIC (Centre National pour la Protection des Infrastructures Critiques).​
3 – Ces centres coordonnent avec les opérateurs de transports publics pour diffuser l’information et gérer la crise.

Malgré cette structure, la communication a été lente et inefficace :
– Les passagers ont été informés tardivement, souvent via les médias ou les réseaux sociaux, en raison de la défaillance des systèmes d’information des transports.​
– Les opérateurs de transports n’ont pas reçu d’instructions claires en temps utile, exacerbant la confusion.​


Les opérateurs (Movistar, Vodafone et MasOrange) utilisent des antennes relais installées sur des sites appartenant à des entreprises spécialisées (appelées « torreras ») comme Cellnex, American Tower, Vantage et Totem. Ces sites disposent généralement de batteries de secours permettant une autonomie de 2 à 3 heures en cas de coupure de courant. Cependant, lors du blackout, l’augmentation soudaine du trafic téléphonique et Internet a réduit cette autonomie, entraînant une panne quasi totale du réseau mobile vers 17h00 (​El País).

📉 Chute drastique du trafic Internet

Le trafic Internet a connu une baisse significative. En Espagne, une diminution immédiate d’environ 60 % a été observée, atteignant une baisse de 80 % dans les cinq heures suivant le début de la panne. (Wikipédia). Au Portugal, le trafic a chuté de moitié immédiatement après la panne, atteignant une baisse de 90 % dans les cinq heures ​(The Cloudflare Blog+1Wikipedia, la enciclopedia libre+1_EN)

📞 Perturbations des services de téléphonie mobile

Les réseaux mobiles ont également été affectés. En Espagne, les services de téléphonie mobile ont été interrompus, rendant les communications difficiles. ​Au Portugal, des limitations graves des réseaux mobiles ont été signalées, notamment pour les appels vocaux (​Wikipédia).

Chaîne de communication

Les communications avec les opérateurs téléphoniques et fournisseurs d’accès à Internet ont été limitées, tant sur le plan technique que public. Les opérateurs ont dû gérer la situation de manière autonome, sans directives claires de la part de REE. ​Et leurs communications ont été critiquées par le public pour leur manque de clarté et de réactivité. Les messages étaient souvent techniques et peu accessibles au grand public, ce qui a contribué à la confusion et à la propagation de rumeurs (​Le Jeune Indépendant)


La communication entre REE et les entreprises a été critiquée pour son manque de coordination et de clarté. Les grandes entreprises du secteur énergétique, représentées par la patronale Aelec (incluant Endesa, Iberdrola et EDP España), ont exprimé leur frustration face à l’absence d’informations précises et en temps réel, ce qui a entravé leur capacité à gérer efficacement la crise.​ Elles ont demandé à participer au comité de crise mis en place par le gouvernement pour enquêter sur le blackout. Elles ont également sollicité un accès complet aux données de l’incident détenues par REE, soulignant la nécessité de transparence de la part de tous les acteurs impliqués (ElHuffPost).

L’ensemble des entreprises espagnoles, au-delà du secteur énergétique, a largement critiqué REE pour son insuffisance et son manque de coordination. Cette demande reflète une volonté des entreprises de comprendre les causes de la panne et de collaborer à l’élaboration de solutions pour prévenir de futurs incidents similaires.​

⚠️ Conséquences du manque de communication
  • Perturbations opérationnelles : Les entreprises n’ont pas pu anticiper ni réagir rapidement aux effets du blackout, ce qui a entraîné des interruptions de services et des pertes économiques.​
  • Perte de confiance : Le manque de transparence a érodé la confiance des entreprises envers REE et les autorités, compliquant la gestion de la crise.​
  • Difficultés de coordination : Sans informations claires, les entreprises ont eu du mal à coordonner leurs actions avec celles des autorités et des autres acteurs du secteur.​

Quid des citoyens ? Manque de clarté, technicité excessive et absence de coordination avec les autorités publiques. Autrement dit, une communication totalement inadaptée, qui a eu plusieurs répercussions :​

  • Méfiance du public : L’absence d’informations claires a alimenté la méfiance envers les autorités et les opérateurs du réseau.
  • Propagation de rumeurs : Le manque de communication accessible a favorisé la diffusion de théories non vérifiées sur les causes de la panne.
  • Pression politique : Les critiques ont conduit à des appels pour une meilleure coordination et transparence dans la gestion des crises énergétiques.​

Conclusion : peut largement mieux faire.

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Dans sa pauvres communication publique, REE n’a pas su différencier sa communication entre une communication technique, destinée aux acteurs énergétiques, et une communication vulgarisée, destinée aux publics non-techniques (gouvernements, entreprises, hôpitaux, banques, citoyens, etc.). Ci-dessous un aperçu des messages envoyés par REE, qui se concentraient principalement sur des aspects techniques de la panne :​

  • Perte soudaine de 15 gigawatts de production électrique en quelques secondes.
  • Déconnexion de l’interconnexion avec la France pour éviter la propagation de la panne.
  • Oscillations de fréquence et des déséquilibres dans le réseau électrique ​(OMNEGY by EPSA+4ladepeche.fr+4Wikipédia+4Wikipédia)

Une absence totale de vulgarisation qui ne pouvait que conduire à une confusion généralisée et la propagation de fausses informations, voire de rumeurs.

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3 – Défaut de conformité aux réglementations en cas de blackout

Des directives claires existent au niveau européen concernant des plans d’urgence en cas de situation de crise, incluant des stratégies de communication appropriées.

La directive (UE) 2019/944 du 5 juin 2019 impose aux États membres de veiller à ce que les gestionnaires de réseaux de transport et de distribution aient ces mesures mises en place.

La directive (UE) 2024/1711 du 13 juin 2024 stipule précisément que les gestionnaires de réseaux doivent disposer de plans d’urgence détaillés, incluant des protocoles de communication clairs pour informer les consommateurs et les parties prenantes en cas de perturbations majeures.

Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement espagnol, portugais (responsables aux yeux de l’UE) se retournent contre REE, et que l’UE enquête sur cette catastrophe.

4 – Confusion publique

Une vraie cacophonie des messages avec des porte-paroles confus ou invisibles a donné une impression d’amateurisme et de dissonance interne.

  • Blâmes croisés entre acteurs, rejet de la responsabilité.
  • Pas de porte-parole ou des porte-paroles peu préparés pour chaque acteur (REN, REE, Iberdrola)
  • Communication trop technique
  • Contenu des messages incohérent (« phénomène atmosphérique rare », « causes inconnues », « pas lié aux énergies renouvelables », « pas de cyberattaque »)
  • Pas de message public de remerciement de REE envers les prestataires qui ont aidé à contenir et rétablir la situation (par exemple, la France qui a fourni 2000 mégawatts et le Maroc qui a fourni 11,5% de sa capacité).

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Les conséquences à court, moyen et long terme


REE

🔥 Court terme

  • Perte de crédibilité technique auprès du gouvernement espagnol et de l’UE
  • Enquête parlementaire espagnole et européenne sur la gestion de la crise
  • Pression médiatique : “REE savait mais n’a pas parlé” / “silence honteux”
  • Blocage temporaire de dossiers stratégiques ou de financements
  • Perturbations sociales et économiques avec des retraits de fonds en masse dans les banques, dérèglement de la chaîne d’approvisionnement, hausse des réclamations clients, etc.
  • Crise de confiance de la population dans les institutions techniques
  • Risques pour les entreprises exportatrices : perception de vulnérabilité dans les marchés étrangers
  • Exploitation de rumeurs et crise de réputation avec des théories du complot, de fausses expertises, des boucs émissaires désignés, des fakes, etc. sur les réseaux sociaux, des propagandistes, des médias étrangers, etc.

⌛ Moyen terme

  • Pression politique et institutionnelle du gouvernement espagnol mais aussi portugais et français, avec des demandes de comptes, des enquêtes administratives, une baisse de la confiance bilatérale.
  • Renforcement des audits externes imposés par Bruxelles (ACER, ENTSO-E)
  • Possible remaniement interne ou démission du CEO pour “réinitialiser” la confiance
  • Ouverture de procédures administratives et judiciaires engagées par les états et dépôts de plaintes d’acteurs économiques affectés (compagnies aériennes, hôpitaux, distributeurs, opérateurs télécoms)
  • Risque d’amendes de la CNMC ou de la Commission européenne, qui pourraient aboutir à de grosses pénalités financières
  • Perte de confiance des usagers et clients institutionnels, les entreprises grandes consommatrices d’énergie reconsidérant leurs relations ou exigeant des garanties
  • Augmentation des demandes de compensation ou de transparence de la part de groupes de consommateurs
  • Affaiblissement de l’image internationale avec révision de son rôle d’opérateur interconnecté dans le maillage européen et diminution de la crédibilité de REE dans des forums internationaux (ENTSO-E, OCDE, GIE).

Et à l’interne….


🧊 Long terme

  • Révision stratégique par les gouvernements avec intégration de clauses de résilience renforcées dans les obligations des opérateurs de réseau et possibles réformes législatives sur la communication de crise publique.
  • Surveillance renforcée de la Commission européenne sur la gouvernance et les investissements de REE avec une agence de supervision directe (scénario type “réponse post-COVID à l’inaction nationale”)
  • Image durablement abîmée auprès de la population espagnole
  • Difficultés à obtenir un leadership technique en Europe sur les projets smartgrid
  • Risque de repositionnement concurrentiel avec une moindre liberté de manœuvre et des acteurs privés pouvant utiliser l’échec comme levier marketing.
  • Risque de perte d’opportunités stratégiques sur des projets interconnectés (e.g. câbles Maroc–France, projets Afrique–UE).
  • Impact financier indirect lourd avec dégradation de la note perçue par les investisseurs ou agences de notation, réticence à financer de nouveaux projets sans preuve de transformation profonde et augmentation des coûts de conformité, de cybersécurité et de communication (budgets contraints)
  • Montée en puissance des territoires ou régions qui revendiquent une autonomie énergétique (décentralisation).

Et à l’interne….

🛠️ Transformation organisationnelle avec la mise en place de nouvelles procédures de gestion de crise, parfois rigides ou bureaucratiques, la création de nouvelles entités de pilotage (résilience, cybersécurité, communication critique) et une réforme de la gouvernance (plus de contrôle, d’indépendance, voire de pression politique).

💼 Positionnement stratégique avec perte temporaire de crédibilité dans les négociations internationales (interconnexions, investissements) et une surveillance accrue de l’UE ou pression à intégrer des dispositifs communs plus contraignants.

🧬 Culture interne & résilience avec deux scénarios possibles : ❌ Culture défensive : méfiance, repli sur soi, lenteur, risque d’inaction future ou ✅ Culture apprenante : transparence, entraînement, engagement, esprit de service public renforcé.

Menu

REN (Portugal)

Acteur discret mais solidaire : une communication quasi invisible.

🔥 Court terme

  • Moins ciblée que REE, mais prise dans la même logique de responsabilité partagée
  • Inquiétude du gouvernement portugais face à la dépendance interconnectée
  • Image de suiveur mou : “REN n’a rien dit, rien fait”
  • Mobilisation de la société civile sur la souveraineté énergétique
  • Crise interne avec fatigue, stress, démotivation

⌛ Moyen terme

  • Pression politique pour créer une capacité nationale de communication de crise
  • Demande d’un renforcement du rôle de l’autorité portugaise de l’énergie (ERSE)
  • Méfiance accrue sur les coopérations techniques avec REE

Iberdrola

Entreprise privée à fort poids économique : silencieuse au mauvais moment.

🔥 Court terme

  • Image de fournisseur absent, alors que les clients étaient en attente de réponses
  • Bad buzz potentiel sur les réseaux : “Et Iberdrola ? Où étaient-ils ?”
  • Remontée d’agacement de certains gros clients B2B ou collectivités locales

⌛ Moyen terme

  • Clients institutionnels plus hésitants à signer des contrats long terme
  • Risque de plaintes individuelles ou collectives pour mauvaise gestion de l’information
  • Pression de l’UE sur Iberdrola pour mettre en place un plan communication cyber-résilience obligatoire
  • Turnover

🧊 Long terme

  • Tension réputationnelle durable (comme EDF après Fessenheim ou Enedis après tempête)
  • Affaiblissement du storytelling “leader responsable”
  • Nécessité de reconstruire la confiance par des engagements visibles, rapides et sincères

🧨 Facteur déclencheur probable : l’UE

  • La Commission européenne va ouvrir une enquête sur la coordination transfrontalière
  • Risque d’amende ou mise sous tutelle partielle des plans de gestion de crise
  • L’UE pourrait imposer une plateforme centralisée de communication de crise énergétique, avec obligation de réaction dans l’heure

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CE que REE AURAIT
DÛ ou PU faire en terme de com lors du blackout

Immédiatement (dans les 30 à 60 minutes)

1. Prendre la parole rapidement (même sans tout savoir)

PublicMessageCanalObjectif
Gouver-nementBlackout confirmé à 15h42 – perte instantanée de 15 GW sur le réseau ibérique. Interconnexions sécurisées. Pas de sabotage identifié à ce stade. Coordination REE–Moncloa engagée. Note technique transmise dans 10 minutes. Ligne confidentielle ouverteCanaux officiels sécurisés

Téléphone filaire sécurisé / Satellite
Informer le plus haut niveau de l’Etat au plus tôt
Prestataire critiquePerte d’alimentation confirmée sur votre secteur. Vous faites partie des infrastructures prioritaires. Activation immédiate de la coordination avec vos référents techniques. Confirmez vos capacités d’autonomie (groupe électrogène, relais satellite). Activez votre cellule de crise pour assurer la communication à vos différents interlocuteurs. Prochaine mise à jour dans 30 minutes.Canaux sécurisés prévus

Téléphonie satellitaire / Talkie / ondes radio
Assurer une coordination immédiate
Grand publicPanne nationale confirmée. Nos équipes techniques travaillent à la remise en service. Le réseau est sous contrôle. Écoutez la radio publique ou suivez les consignes locales. Évitez d’utiliser votre téléphone pour ne pas saturer les réseaux.Radio AM/FM

Véhicules équipés haut-parleurs

Affichage papier (mairie)

App mobile « 112 »/ »Alertas.es »

SMS si batteries actives encore 2-3h
Informer rapidement et rassurer

Diffuser message d’alerte simplifié

occuper le silence, éviter les rumeurs, montrer qu’on tient les rênes.
EntreprisesPanne électrique majeure confirmée. Zones industrielles X, Y, Z actuellement sans alimentation. Réduction de charge opérée pour éviter propagation. Durée d’interruption estimée : 60 à 90 minutes. Merci d’activer vos plans de continuité. Une fiche technique sectorielle est en cours d’envoi via votre fédération.Appels directs pour les corporations.

SMS cryptés aux fédérations, associations, syndicats (tant que réseau tenu)
Anticiper les besoins et minimiser l’impact
Ce qui suppose d’avoir une base de données de contacts prioritaires à jour, en cas de blackout, ainsi qu’avoir mis en place au préalable des canaux de communication sécurisés, testés avec les différents publics.

🎯 Objectif : occuper le silence, éviter les rumeurs, montrer qu’on tient les rênes.

Et appliquer ce schéma à chaque phase de la crise jusqu’à la reprise de contrôle.

2. Coordonner la communication entre acteurs

  1. Activer un protocole de coordination communicationnelle inter opérateurs
  2. Coconstruire un langage commun
  3. Emettre des messages communs au même moment
  4. Mettre en place un “hub d’information commun
  5. Partager des kits médias communs, à partager dans la langue locale
  6. Activer une cellule de veille conjointe

🎯 Objectif : pas de dissonance, pas de ping-pong, pas d’ambiguïté.

🤝 Protocole de coordination communicationnelle inter-opérateurs

Dès la minute où l’incident est confirmé, REE aurait dû initier un comité de coordination communicationnel d’urgence regroupant :

  • REN (Portugal),
  • RTE (France),
  • ONEE (Maroc),
  • Iberdrola (opérateur intégré en Espagne),
  • et, si possible, Tusass (Groenland via Maspalomas).

📌 Format recommandé : canal sécurisé + canal express (ex : messagerie satellite, liaison Signal ou hotline dédiée à la communication de crise)

🧾 Coconstruire un langage commun

Harmonisation des termes clés à utiliser publiquement pour éviter confusion :

  • “panne” vs “incident majeur”
  • “réduction de charge” vs “blackout”
  • “coordination active” vs “problème d’interconnexion”

📌 Objectif : éviter que REN dise « panne espagnole », pendant que RTE évoque une « instabilité régionale ».

📣 Émettre des messages conjoints (communiqués + tweets synchronisés)

Exemple d’un message REE + REN co-signé :

« REE et REN confirment un incident électrique ibérique en cours d’analyse. Nos équipes coopèrent pour sécuriser les interconnexions et assurer un retour progressif à la normale. Aucune cyberattaque n’est confirmée à ce stade. »

📌 But : montrer une coopération active, coordonnée et responsable, avant que la presse ou des experts ne polarisent le récit.

🗺️ Mettre en place un “hub d’information commun”

Une page web régionale avec les logos des opérateurs (REE, REN, RTE, ONEE) mise à jour en temps réel, relayant :

  • l’état des interconnexions,
  • les zones concernées par les coupures,
  • les prochaines étapes (temps estimé de rétablissement),
  • une FAQ citoyenne.

Evidemment, une page multilingue – dans le cas présent, (espagnol, portugais, français, anglais, inuit, arabe).

📌 Objectif : centraliser la parole officielle et drainer le trafic média et institutionnel.

🧩 Partager des “kits médias” communs

Documents préconstruits pour :

  • la presse (fiche d’explication)
  • les autorités locales
  • les partenaires industriels (clients critiques, opérateurs télécoms, transport…).

Contenu du kit média :

  • Fiche événement
  • Communiqué commun
  • FAQ commune, déclinée dans les langues locales
  • Carte des interconnexions
  • Liste des contacts presse

📌 Avantage : éviter les versions contradictoires ou simplistes dans chaque pays.

👁️ Activer une cellule de veille conjointe

Autrement dit, une task-force transnationale et inter-entreprises, regroupant des spécialistes de la communication, de la technique, de la cybersécurité et de l’intelligence, chargée de surveiller, analyser, qualifier et recommander des actions correctives ou narratives pendant une crise complexe.

Son rôle :

  • surveiller la perception publique dans les 4 pays,
  • détecter les fake news ou récits de dislocation (“l’Espagne cache des choses”, “la France protège ses lignes”, etc.),
  • ajuster en continu le ton et la fréquence des messages.
  • alimenter la stratégie narrative commune (ce qu’on raconte et à quel rythme),
  • aider à choisir qui parle et dans quel ton
  • protéger l’image collective des opérateurs régionaux
  • identifier les menaces informationnelles majeures (cyber, réputation, politique)

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3. Donner des repères de compréhension du blackout au grand public

Il ne s’agit pas seulement de fournir des explications techniques vulgarisées mais aussi de donner un cadre clair, accessible et rassurant pour :

  1. Comprendre ce qui se passe
  2. Savoir à quoi s’attendre
  3. Agir ou patienter intelligemment

Autrement dit : remettre du sens là où l’incertitude règne.

  • Expliquer en langage simple ce qu’est un blackout (chaîne de déséquilibres → coupures)
  • Dédramatiser sans minimiser : « phénomène rare, mais maîtrisé »
  • Donner une estimation réaliste du retour à la normale (même approximative)

🎯 Objectif : créer un “cadre mental” pour éviter panique, fake news, surinterprétation et réduire les comportements dangereux.

Temps– L’incident a commencé à 15h42.
– Nous estimons un retour progressif dans les 90 prochaines minutes.
– Prochaine mise à jour à 19h.
Donne une temporalité, qui structure l’attente et empêche la désinformation de prendre le relais.
Cause simplifiée– Il ne s’agit pas d’une cyberattaque.
– Une perte de charge massive a entraîné un mécanisme de protection du réseau.
– Ce phénomène, bien que rare, est maîtrisé.
Permet d’éviter les fantasmes (sabotage, guerre, etc.) et de montrer que c’est un problème connu.
Localisation– Le centre et le sud de l’Espagne sont les plus touchés.
– Certaines zones proches du Portugal sont en cours de rétablissement.
Donne un ancrage géographique, permet aux gens de se situer : “est-ce que ça me concerne ?”.
Effets concrets– Les réseaux mobiles peuvent s’interrompre progressivement.
– Les paiements par carte sont temporairement indisponibles.
Prépare mentalement le citoyen à ce qui va arriver (et à ce qu’il ne doit pas surinterpréter).
Ce que l’on vous demande– Ne surchargez pas les lignes téléphoniques.
– Gardez vos lampes de poche prêtes mais évitez les générateurs non sécurisés.
– Suivez les consignes sur radio publique.
Transforme le citoyen en acteur responsable de la stabilité collective.

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Les 5 mesures d’urgence à mettre en place
post-blackout

  1. Elaborer un plan de communication de crise structuré, multi-niveaux et résilient
  2. Mettre en place une cellule de veille stratégique
  3. Rédiger un rapport transparent et pédagogique à l’attention du grand public et des entreprises
  4. Définir un plan d’investissement en résilience critique

Cellule permanente de coordination transfrontalière

Quand on dessert plusieurs pays, il tombe sous le sens de coordonner la communication au-delà de ses frontières par des mesures simples.

Nommer un interlocuteur REE pour chaque pays dépendant des infrastructures espagnoles (France, Groenland, Maroc, Andorre…). Une personne compétente et capable de parler la langue du pays, qui connait bien l’infrastructure énergétique du pays.

Mettre en place une structure de coordination permanente avec les opérateurs étrangers et les régulateurs (CNMC, ENTSO-E), non seulement au niveau technique mais aussi communicationnel et stratégique.

Systématiser des audits de dépendance transnationale aux infrastructures critiques espagnoles (satellite, électricité, sous-marins, etc.). Ces audits aident à améliorer les opérations en cas de blackout et les infrastructures d’interconnexion.

Intégrer un point de contact avec les prestataires de services critiques (hôpitaux, transports publics, banques, fournisseurs téléphonie et internet, etc.) et les entreprises. Ils n’ont pas nécessairement besoin d’être présents à tous les débats mais informés de chaque étape-clef de l’évolution de la situation, oui. Cela permet de conjuguer les efforts et accélérer l’information.

Organiser 2 simulations par an, sur le thème “blackout + IA + désinformation”, intégrant une dimension “perte de moyens” (pas d’électricité, pas de réseau, désinformation) et avec une évaluation de la vitesse de réponse, de la clarté des messages, et de la cohérence inter acteurs.

Mettre en place une interface de communication directe en mode “fail-safe” entre REE et les opérateurs critiques multisectoriels en cas de coupure totale — un point probablement au cœur des futures recommandations de Bruxelles après le blackout de 2025.

🎯 Objectif : Ne plus jamais être pris de court dans une crise d’interconnexion régionale.

Plan communication de crise structuré, multi-niveaux, résilient

REE doit disposer d’un référentiel clair activable immédiatement, comprenant :

  • une stratégie de communication sans électricité : radio publique, affichage communal, SMS via réseau d’urgence.

  • Un organigramme de crise communicationnelle, qui décide de qui dit quoi, à quel moment, à qui, dans quel pays :
    • Porte-parole officiel unique pour REE, avec des relais REN, RTE, ONEE.
    • Coordinateur des messages inter opérateurs
    • Relais internes par publics (gouvernement, prestataires, entreprises, grand public).
    • Protocoles transfrontaliers (alerte, réponse, escalade, etc.) connectés aux hubs techniques espagnols – Ici, REN, Iderdrola, RTE et ONEE – ce qui permet d’être hyper réactifs collectivement, et ce dans les 15′ qui suivent l’incident.

  • Des fiches d’action prêtes à l’emploi, incluant :
    • Qui informe qui ?
    • Dans quel délai ?
    • Sur quel canal ?
    • Avec quel message (version 1h / 3h / 6h) ?

  • Des kits de messages prêt à l’emploi pour chaque cible (grand public, gouvernements, entreprises, prestataires critiques, médias) pour chaque phase de la crise jusqu’à sa conclusion + kit coordination inter-opérateurs (REE–REN–EDF–etc.)

  • Des formations pour préparer les porte-paroles, y compris dans la vulgarisation technique.

  • Une checklist de validation avec les ministères concernés (énergie, intérieur, santé, défense).

  • Un tableau de bord de veille réputationnelle temps réel + dark posts

  • Un narratif d’apprentissage post-crise (ex. : “voici ce qu’on va changer”)

🎯 Objectif : Corriger l’amateurisme perçu dans la gestion médiatique du blackout et remettre la communication de REE à la hauteur de sa responsabilité stratégique, en assurant une information rapide, claire, différenciée selon les publics, même en cas d’effondrement technologique.

PublicBesoin cléMessage / Canal adapté
Grand publicÊtre rassuré + guidéMessage simple via radio + SMS + haut-parleur
GouvernementDécider vite + coordonnerBulletin technique + ligne sécurisée + briefing
Prestataires critiquesAgir + prioriser leurs ressourcesHotline dédiée + message clair sur priorités
EntreprisesOrganiser la continuitéMessage structuré via fédérations / associations
MédiasDiffuser une version cohérenteCommuniqué + kit média commun
📌 Chaque niveau doit avoir son ton, son canal, sa fenêtre temporelle, et ses porte-voix.

REE doit basculer automatiquement en mode “low tech” en cas de perte de courant généralisée :

  • Radio publique (AM/FM) : partenaire clé → partenariat anticipé avec RTVE.
  • SMS d’alerte prioritaire : système en cascade via opérateurs.
  • Support physique : affiches, tracts, modèles de messages prêts à imprimer (A5/A4).
  • Réseau de relais humains : préfets, communes, associations de quartier.
  • Réseaux sécurisés ou satellites pour messages critiques (gouvernement, hôpitaux, transport).

📌 Il ne s’agit pas d’un plan de communication digitale, mais d’un plan de communication de survie.

Cellule de veille stratégique en continu

  • Surveiller les canaux d’information publics et souterrains (social media, forums, darkweb).
  • Qualifier les signaux : vulnérabilités techniques partagées, accusations de sabotage, récits émergents.
  • Cartographier les attaques réputationnelles ou narratives en cours.
  • Corréler avec les menaces techniques ou géopolitiques remontées par le SOC, le CERT ou l’ANSSI espagnol.
  • Alerter et recommander en temps réel à la direction communication, sécurité, juridique et COMEX.
  • Travailler en lien direct avec les institutions, les partenaires techniques, et la Moncloa.

ProfilRôle spécifique
👁️ Analyste OSINTSurveille l’espace public (médias, réseaux, forums, etc.)
🔎 Analyste Threat IntelligenceScrute le darkweb, les groupes Telegram, les forums hackers
🌍 Spécialiste languesMaîtrise espagnol, portugais, arabe, français, anglais, inuit
🧵 Analyste narratifSuit les récits (complot, sabotage, dérives politiques)
📊 Analyste de tendanceCorrèle les pics de bruit avec l’actualité ou les incidents
🧠 Coordinateur stratégiqueProduit les notes de synthèse et recommandations
🛠️ Interface technique (cyber)Traduit les alertes techniques en messages exploitables

OutilUtilité principale
🔭 Plateforme OSINT (ex : Dataminr, Meltwater, Talkwalker)Veille médias, réseaux, podcasts, vidéos virales
💣 Threat intel feeds (ex : Recorded Future, Shodan, Censys)Alertes sur exploitations de vulnérabilités / attaques ciblées
🌐 Surveillance darkwebFuites de données, revendications, menaces ciblées
📍 Carte de risque réputationnelVisualisation géo-temporelle des récits hostiles
🧾 Templates de rapport de criseFormat court, synthétique, activable

  1. Veille active H24 sur :
    • Nom de REE, REN, Iderdrola, RTE
    • Ses dirigeants / ingénieurs clés
    • Projets stratégiques (interconnexion Maroc, France)
    • Événements sensibles (incidents techniques, élections)
    • Mots-clefs identifiés

  1. Qualification & hiérarchisation :
    • Niveaux de menace : neutre / perturbateur / délégitimant / dangereux
    • Analyse de viralité, alignement géopolitique, contenu amplifié artificiellement

  1. Corrélation avec sécurité technique :
    • Interface avec les alertes CERT et systèmes SCADA
    • Surveillance des POC publiés sur des vulnérabilités OT

  1. Production de livrables stratégiques :
    • Brief quotidien (3 lignes clés + top récits émergents)
    • Rapport hebdo de veille
    • Note d’alerte critique immédiate
    • Alertes internes de riposte communicationnelle ou politique

  • Interface directe avec :
    • Direction de la communication
    • CISO / RSSI (sécurité de l’information)
    • Cabinet présidentiel / ministère de l’énergie
    • Porte-parole en temps de crise

  • Rôle dans :
    • Simulations de crise
    • Ajustement du ton des messages publics
    • Prévention des effets domino (rumeurs → instabilité politique → désordre économique)

HeureSignalSourceRisque perçuRecommandation
08:45Vidéo TikTok « blackout causé par sabotage étranger »TikTok ESViral modéréPrévoir contre-message radio
10:22Post sur forum pirate avec accès SCADA simuléDarkwebHautVérification SOC en cours
11:05Article sensationnaliste d’un média RT-likeMédia 🇷🇺DélégitimationAnticiper reprise politique

🎯 Objectif : Surveiller en temps réel la perception, les rumeurs, les signaux faibles et les risques de désinformation.

Rapport public transparent et pédagogique sur l’incident

Ce rapport, lisible par un non-technicien, doit servir trois objectifs stratégiques :

  1. Restaurer la confiance auprès du grand public, des institutions et des partenaires étrangers.
  2. Montrer la maîtrise technique et la volonté d’amélioration continue.
  3. Couper l’herbe sous le pied aux récits concurrents, aux fake news et aux accusations.

Il pourra être diffusé sur un mini-site dédié et lors de conférences de presse multilingues, et nec plus ultra, être adossé à une campagne pédagogique sur la stabilité énergétique.

  • Message de responsabilité assumée, ton humble mais lucide.
  • Remerciement aux équipes et aux opérateurs partenaires (REN, RTE, ONEE).
  • Affirmation de l’engagement de REE à renforcer la résilience nationale et européenne.

  • Date, heure précise de l’incident (ex : 15h42).
  • Perte soudaine de X GW → désynchronisation → activation des protections.
  • Zones touchées et durée des coupures.
  • Chronologie minute par minute des mesures prises.

📌 Utiliser un schéma visuel clair ici (ligne de temps + carte impact).


  • Mobilisation des équipes REE et coordination avec REN, RTE, ONEE.
  • Sécurisation des interconnexions.
  • Rétablissement progressif avec priorisation : santé, transport, télécoms.
  • Communication d’urgence : ce qui a marché / ce qui a été difficile (ex : blackout + coupure réseaux).

  • Reconnaissance des lacunes : communication trop technique, lenteur initiale.
  • Points de friction : coordination inter-opérateurs, remontées terrain, gestion multi-langue.
  • Premiers enseignements techniques (sans accuser) : déséquilibre, automatisme, zones critiques.

  • Mise en place d’un plan d’action en 5 volets :
    1. Communication de crise multi-niveaux et sans électricité.
    2. Cellule de veille stratégique en continu.
    3. Protocole de coordination avec les pays voisins.
    4. Plan de formation et de simulation annuelle.
    5. Renforcement du lien avec les usagers et collectivités.

📌 Inclure un calendrier visible des 3, 6 et 12 prochains mois.


Expliquer en langage clair :

  • Pourquoi c’est arrivé ?
  • Est-ce que cela peut se reproduire ?
  • Est-ce que c’était une cyberattaque ?
  • Pourquoi les téléphones ont cessé de fonctionner ?
  • Qui est responsable ?
  • Que faire si cela se reproduit demain ?

📌 Positionner cette section comme une “conversation ouverte avec la société”.


  • Cartes techniques (interconnexions, zones touchées).
  • Glossaire de vulgarisation (GW, SCADA, désynchronisation, etc.).
  • Références réglementaires (directive européenne NIS, normes ENTSO-E).
  • Coordonnées pour contacts presse et retour citoyen.

  • Version PDF imprimable (max 10 pages).
  • Résumé exécutif d’une page pour presse et décideurs.
  • Mise en ligne sur un mini-site dédié avec :
    • timeline dynamique,
    • synthèse en plusieurs langues,
    • espace de questions/réponses évolutif.

🎯 Objectif : Couper court aux soupçons, aux récits alternatifs, et prouver la maturité de REE.

Plan d’investissement en “résilience critique” d’ici 6 mois

Il est essentiel pour REE d’établir un plan d’investissement en résilience critique (2025–2026), élaboré sur 5 axes stratégiques :

  1. Infrastructures techniques & systèmes
  2. Posture cyber & technologiques
  3. Communication & gestion multi acteurs
  4. Culture de résilience interne
  5. Dialogue européen et coopération transfrontalière
  • Audit des points de déséquilibre structurels dans le réseau ibérique.
  • Modernisation des protections automatiques et relais de charge.
  • Renforcement du maillage national → réduire les “zones de faiblesse énergétique”.
  • Investissement dans stations de réserve rapide (batteries + capaciteurs) dans 5 zones critiques.

💰 Budget estimé : 120 M€


  • Mise à jour de tous les SCADA et systèmes OT critiques avec durcissement physique et logiciel.
  • Recrutement de 10 analystes cyber OT + 2 experts red team permanents.
  • Doublement du budget du SOC + threat intelligence partagé avec REN, RTE, ONEE.
  • Mise en place d’un simulateur cyber-électrique pour tester les attaques hybrides.

💰 Budget estimé : 50 M€


  • Création d’un centre de coordination communication de crise (bunker numérique + ligne basse tension).
  • Production de kits de communication en mode dégradé (radio, SMS, affichage, voix).
  • Simulations annuelles intégrant black-out, rumeurs, mauvaise coordination.

💰 Budget estimé : 20 M€


  • Programme de formation pour tous les managers : “Communication en temps de crise”.
  • Identification des rôles à risque / fonctions critiques en cas de crise.
  • Mise en place d’un réseau de cyber-ambassadeurs internes (1 par région).
  • Coaching post-crise pour les agents ayant subi un stress aigu.

💰 Budget estimé : 10 M€


  • Création d’un protocole commun de gestion de crise électrique ibérique, signé avec REN, RTE, ONEE.
  • Intégration dans les task-forces ENTSO-E sur les crises hybrides.
  • Partage de données et exercices croisés avec l’OTAN (pour résilience critique).

💰 Budget estimé : 5 M€


MoisAction phare lancée
Mois 1Audit réseau + communication gouvernementale
Mois 2Lancement du recrutement cyber + plan com’
Mois 3Achat premiers équipements résilience énergétique
Mois 4Signature protocole REE–REN–ONEE–RTE
Mois 5Déploiement pilote de cellule de veille continue
Mois 6Publication du 1er rapport d’avancement

  • PDF 8 pages, mis en ligne en 6 langues.
  • Présentation vidéo par la direction générale.
  • Infographies synthétiques pour médias, investisseurs et partenaires publics.

🎯 Objectif : Montrer que REE prend la menace systémique au sérieux et renforcer les fondations opérationnelles, humaines, numériques et géopolitiques du système énergétique espagnol et de ses interconnexions, face aux nouvelles menaces hybrides.

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Que peuvent faire les PME en cas de blackout ?

Imaginez, vous avez une livraison urgente à envoyer. Vous êtes au milieu d’un webinar ou d’une vidéoconférence hyper-urgente. Et d’un seul coup…

  1. Lister vos publics prioritaires : clients clés, prestataires critiques, collaborateurs isolés.
  2. Préparer des messages types, utilisables par SMS, Signal ou autres moyens identifiés, en cas de :
    1. Coupure d’électricité
    1. Coupure internet
    2. Inaccessibilité des locaux
  1. Stocker toutes les données sensibles, y compris les listes de contact hors ligne (sur papier ou appareil avec batterie).
  2. Désigner une “voix de crise” : une personne habilitée à informer au nom de l’entreprise.
  3. Tester une fois par an : que se passe-t-il si l’électricité coupe demain à 10h ? Qui dit quoi ? À qui ? Comment ?

⚠️ La préparation à la crise ne concerne pas seulement les systèmes de sauvegarde. Il s’agit aussi de maintenir la clarté, la confiance et le calme lorsque tout le reste échoue.

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